J'ai passé les jours les plus courts, le plus clair de ma vie, je reste étonné sur le bord, surpris, ta mort je ne m'en suis pas remis mais je n'en suis pas mort, je te survis un peu transi, pas plus fort. Je me réveille ce matin, c'est un nouveau noël sans toi, déjà qu'avec je n'aimais pas alors sans, je ne t'en parle pas -je te parle pourtant. C'est étrange cependant, j'ai acheté un sapin, j'ai ressorti les rubans et les boules de verre, la guirlande aux petites ampoules blanches, sur le carton quinze ans de poussière, oh, un petit sapin, pas de ceux de jadis, tu vivrais tu sourirais, je n'en dis pas plus, tu aurais compris ce que ça signifie, tu te serais réjouie du signe, et patiente tu aurais attendu des jours plus longs. Ce qui manque aujourd'hui ce n'est pas tant le Réveillon que ta vue claire, et la joie que tu aurais de me deviner, comme à livre ouvert.
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