Il pleut ici comme un été de ma jeunesse. Les hortensias n'ont pas grillé, nous dormons fenêtres fermées les nuits sont fraîches. Les grives s'enivrent de cerises, les chats guettent l'aubaine, il pleut sur le lapin qui mange les fleurs de trèfle. La catastrophe est remise à plus tard, ailleurs, aux feux de Californie, à la montée des eaux -une carte dessine les nouvelles îles les possibles atlantides, les futurs fjords et jeunes abers. Mais pour l'heure il est permis de vivre et nous respirons ici mieux qu'hier même si chacun sait le moment fragile et l'accalmie trompeuse, n'importe, on a cueilli deux kilos de groseilles, un de cassis, et ce soir c'est confiture (les gelées nous ennuient).
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