Ils sont allés, tes beaux-parents, le jour de ton anniversaire, fleurir ta tombe, se recueillir comme on dit, ta tombe je ne vais jamais la voir, en cela semblable à Philippe, ta tombe nous est insupportable, elle est le lieu du monde où tu n'es pas. Tu es à Conleau, tu es dans chaque pièce de la maison de Vannes, tu es à Honfleur où tu naquis, tu seras rue des coquillages quand le courage me revenant je retournerai au Croisic. Tu prends part aux visages de tes enfants, j'y retrouve tes expressions, je ne leur dis pas, ne pas peser sur leur bel effort d'être eux-mêmes, d'être heureux après toi. Je ne me recueille pas, je recueille, je te retrouve par instants, telle saveur, telle lumière, celle du musée du Havre où nous avions vu les rivages de Staël lors de ton dernier été. Et, les jours gris comme ce dimanche, c'est vers l'enfance que je me penche, ton enfance toujours vivante en moi.
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